Guismotte 4/10
Episode 1 http://maridan-gyres.blog4ever.com/guismotte-une-fee-pas-banale
Episode 2 http://maridan-gyres.blog4ever.com/guismotte-une-fee-peu-aimable-210
Episode 3 http://maridan-gyres.blog4ever.com/guismotte-310
« Enfin, Guismotte ne crois-tu pas que tu devrais remercier mon épouse pour ce joli travail ? Elle s’est donné beaucoup de mal pour te confectionner ton lit et tout ce qui va avec et puis cette jolie robe dans laquelle tu as l’air de te plaire. Au lieu de cela tu veux encore lui donner du travail et pas un mot gentil ne sort de ta bouche. »
« Pour la robe c’est justice qu’elle l’ai faite, répond Guismotte, après tout c’est vous deux qui m’avez gâché ma robe papillon. Quant au lit je n’ai rien demandé, je n’en ai pas besoin, je peux dormir sur une fleur l’été et contre mes amis de la forêt l’hiver. »
Amarande est effondrée, cette petite ne m’aimera jamais pense-t-elle. Elfie quant à lui pense qu’il aurait mieux fait de laisser cette méchante créature sur son champignon dans les bois. Il la trouve vraiment très vilaine avec sa pauvre femme qui ne s’arrête plus de pleurer.
Sur ce Guismotte s’envole et va faire un tour dans la forêt plantant là ses parents adoptifs qui la trouvent vraiment très ingrate.
Pendant ce temps Guismotte profite de sa jolie robe, elle adore voir les effets que font les rayons de la lune sur son bustier. Chaque flaque d’eau lui donne l’occasion de s’admirer et à ce jeu là elle ne s’ennuie jamais.
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Soudain le ciel s’assombrit au dessus d’elle. Lorsqu’elle lève les yeux pour voir ce qui gâche ainsi son plaisir, elle voit un aigle gigantesque foncer sur elle. Elle se précipite vers un arbre où son ami l’écureuil l’a hébergée, il y a quelques nuits de cela. Elle se cache dans le nid qui est dissimulé dans un trou de l’écorce.
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Elle est contente que son ami soit sorti, car ils n’auraient pas eu assez de place pour deux. Elle surveille l’aigle qui tourne autour de l’arbre attendant qu’elle sorte. Epuisée par toutes ces émotions elle finit par s’endormir. Lorsqu’elle s’éveille la nuit est noire. Elle pense soudain à son joli petit lit préparé avec amour par Amarande. A cet instant elle se dit qu’elle aurait aimé s’y étendre. Malheureusement elle est là, loin de chez elle. La nuit recèle de nombreux dangers pour les fées imprudentes. Elle reste donc dans sa cachette jusqu’au petit matin.
Lorsqu’enfin, elle peut repartir c’est pour constater qu’elle a souillé sa jolie robe bleue. Le nid de l’écureuil était parsemé de glands, de noisettes et toutes sortes de débris qui s’ils ont constitué un matelas moelleux n’en étaient pas moins très salissants. Lorsqu’elle arrive à la maison, Amarande et Elfie l’attendent anxieux. Ils ont tremblé toute la nuit pour elle. Quand ils la voient arriver toute sale, dépenaillée, ses jolis cheveux en bataille, et très en colère, ils ne disent pas un mot. Ils attendent qu’elle leur fournisse une explication.
Guismotte bien qu’épuisée par sa nuit de veille, leur narre toutes ces aventures des dernières heures. Puis se tournant vers Amarande elle lui avoue qu’elle a rêvé de son petit lit toute la nuit.
« J’aurais tant aimé y être allongée. »
Pour la brave femme c’est une énorme bouffée de joie, la chaleur de ce petit compliment lui gonfle la poitrine de reconnaissance. Guismotte peut donc être touchée par ses attentions. Elle n’y croyait plus.
Elfie voit avec bonheur le sourire refleurir sur le visage de sa chère épouse. Quant à Guismotte tout son courage sombre soudain dans un énorme sanglot.
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« J’ai gâché ma jolie robe, elle est toute sale, elle ne brille plus. Je n’ai pas vu un seul ami dans la forêt, il n’y avait personne. Je n’ai vu que ce vilain aigle qui voulait m’emporter. » Amarande lui tend la main.
« Viens petiote, je t’ai préparé un bon bain. Pour la robe ne t’en fait pas trop une bonne lessive et il n’y paraîtra plus. Elle sera comme neuve. Et puis tandis que tu étais seule, perdue au milieu des bois dans la nuit noire, pour ne pas mourir d’angoisse pour toi, mes mains ont encore travaillé. Je t’ai fait une nouvelle robe. Va vite te baigner je t’apporterai mon nouvel ouvrage. »
Curieuse comme toute fée qui se respecte, Guismotte fonce dans la salle de bain. Ces braves gens lui ont préparé son bain dans une magnifique coupe en cristal. Il y a de la mousse qui déborde et l’odeur des roses qu’elle aime tant est partout. Elle se déshabille très vite et plonge dans ce bain qui lui tend les bras.
Elle se trouve si bien dans ce bain qu’elle y reste jusqu’à ce que l’eau soit devenue froide. Lorsqu’elle en sort elle voit une jolie sortie de bain dans une éponge toute douce d’un magnifique jaune soleil. Elle se sèche puis passe dans la chambre. Elle monte sur la coiffeuse où son petit lit se trouve. Et là, posé sur la couverture, il y a la plus jolie chose qu’elle ait jamais vue. Il y a une merveilleuse robe fuchsia, toute rebrodée de papillons et de fleurs multicolores. Cette fois devant tant de beauté elle laisse exploser sa joie. Elle fonce sur Amarande et lui parsème le visage de petits baisers et de caresses si légères que la brave femme a l’impression qu’une mouche se promène sur sa figure.
« Elle est si belle, je l’adore, tu as des doigts de fées. Si mes amies la voient, elles en voudront toutes une identique. Promets-moi moi qu’elle restera unique. »
Amarande est très touchée de voir que la petite apprécie enfin son travail. Elle lui promet donc de ne jamais reproduire son joli modèle. Pour la première fois depuis qu’elle est née, un sentiment inconnu trouble le cœur de Guismotte, elle ignore ce que c’est mais cela est presque douloureux.
Elle a perdu ses parents très tôt. C’est donc l’Elfe sage qui l’a élevée. Elle a était éduquée à tout ce que contient la forêt, à tous ces dangers, à toutes ces utilités. Mais en ce qui concerne les hommes elle est totalement novice. On lui a appris qu’ils sont dangereux, sauvages et malfaisants et qu’il vaut mieux les éviter. Or ces deux là, n’ont eu que bonté pour elle. C’est incompréhensible. Elle ne connait rien aux élans du cœur, elle en est toute étourdie.
Amarande lui dit soudain « j’aimerais tant pouvoir t’embrasser, mais j’ai trop peur de te blesser »
« Embrasser ? Qu’est-ce que c’est encore que ce mot ? » demande Guismotte étonnée.
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