LA BEAUTÉ DU MONDE
Ce qui avait commencé comme un cauchemar devint tout à coup une incursion au Paradis. Au cœur d’une obscurité sans nom, alors qu’elle se pensait perdue, surgissant du néant, une lumière avait éclairé les ténèbres.
Soulagée aussitôt de ses terreurs nocturnes, elle avança vers la source lumineuse. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant une jolie lanterne surmontée d’un oiseau de métal, autour de laquelle volaient de minuscules lucioles.
Lentement elle se pencha vers le sol pour tenter d’observer un peu plus les petits insectes quand soudain, elle entendit une voix qui disait :
- « eh bien, que t’arrive-t-il jeune curieuse ?
- Qui me parle ?
- Penche-toi encore un peu et tu verras ! »
Elodie se penche et soudain, elle voit une toute petite fée qui brille de mille couleurs. La beauté de cette gracile créature est telle que des larmes lui viennent aux yeux.
« Pourquoi pleures-tu ?
- Je l’ignore. Vous êtes si jolie, vous et vos sœurs. Le sol que vous éclairez me semble si différent de ce que je vois habituellement que cela a touché mon cœur.
- Tu as juste ouvert tes jolis yeux à la beauté du monde. Vous les humains, vous voyez, mais malheureusement, vous ne regardez jamais ce qui vous entoure. Vous passez orgueilleux sans rien voir.
- Peut-on changer ?
- Il semble bien que oui, sinon pourquoi ces larmes ? »
Lorsqu’Elodie rentra chez elle, les lucioles l’accompagnèrent jusqu’à sa porte.
Le lendemain matin, lorsqu’elle partit pour son travail, elle trouva que le ciel avait des couleurs plus lumineuses que d’habitude. Elle remarqua la petit rouge gorge qui la saluait en chantant, puis quand elle arriva au bureau, des moineaux posés sur le fil du téléphone entamèrent une symphonie qui fit naître un sourire ravi sur son visage. Toute la matinée s’en trouva ensoleillée.
A midi, elle se rendit au parc où elle aimait déguster son sandwich en regardant les cygnes et les canards évoluer sur le petit lac. Ce jour-là, pour une raison étrange, ils vinrent à sa rencontre. Elle admira les plumes immaculées des cygnes, les robes multicolores des canards. Avec générosité, elle partagea son repas avec eux et les passereaux sansonnets qui étaient venus les rejoindre.
Le ciel était d’un beau bleu et parsemé de gros cumulonimbus qui semblaient des touffes de coton posés sur l’azur du ciel. Les saules pleureurs ajoutaient une touche de magie à l’ensemble. Et toutes ses merveilles se reflétaient dans l’eau du lac devenu, en cet instant précis, un miroir.
Elle se sentait divinement bien, libérée de tous ses soucis.
- « Que c’est beau ! pensa-t-elle
- Eh oui, mon amie, tes yeux se sont ouverts, aujourd’hui, tu vois ! »
Elodie avait changé et sa vie, à compter de ce jour, fut belle et bien remplie. Elle rencontra un jeune homme charmant qui l’aima d’un amour éternel. Puis elle donna la vie, enfin elle passa le reste de son existence à partager avec les autres ce qu’elle avait découvert des beautés de notre monde.
Maridan Gyres 18/01/2018
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