Maridan-Gyres

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La fée papillon

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En premier, il y eut l’eau et avec elle le grand ménage. L’eau avait tout recouvert, tout effacé des outrages passés. Elle était montée encore et encore puis, lentement, sous le coup des variations de température, elle s’était évaporée. Les nuages étaient apparus, ils avaient enflé, enflé jusqu’à recouvrir tout le ciel. Puis la foudre avait tonné, chanté, hurlé et l’eau s’était remise à couler rinçant les coins de terre qui s’étaient découverts avec le temps.

 

Ici et là, de curieux végétaux avaient poussé. Tout d’abord, ce fut une explosion de verts. Les verts printemps, les verts bronze, les verts bouteilles, les oxydes de chrome, les verts céladon, etc. Car la nature sait être généreuse ; et il n’y avait pas encore de mots pour nommer tous ces tons, toutes ces merveilleuses variations.

 

Puis, il était venu des fleurs. Des fleurs gigantesques et d’autres minuscules et pour butiner tourtes ces fleurs des tas d’insectes, des oiseaux et enfin pour encore embellir le tout du sol avait jailli, la fée papillon. Sa peau avait la couleur de la terre ocre rouge qui l’avait vu naître.

 

Lentement, elle avait surgi du sol, encore endormie, sur son crâne nu avait germé une opulente chevelure blonde. Ils s’allongeaient, ondulaient, et prenaient racine dans la mère nourricière. Soudain, elle avait ouvert les yeux. Et de son regard azur avaient jailli des milliers de papillons multicolores. La végétation avait recouvert son magnifique corps en attendant le retour de ses amis.

 

Eh oui ! Les plantes avaient fait cela, car les papillons étaient partis de tous côtés afin de contacter les araignées du monde entier. La fée avait besoin d’ailes pour voler et c’était aux papillons de l’aider à prendre son envol. Pendant des mois, ils traquèrent les araignées les plus agiles à tisser leur toile et enfin, au matin du dixième jour, ils revinrent au point d’origine où la belle endormie les attendait. Le vent souffla doucement sur son visage, la pluie ruissela sur ses lèvres et les fleurs demandèrent aux oiseaux de glisser leurs pétales odorants dans la magnifique chevelure de la fée.

 

L’exquise odeur, et les délicates caresses éveillèrent enfin la jolie fée. Alors, un balai de papillons s’éleva en tourbillonnant tout autour d’elle, tout en déployant la magnifique paire d’ailes que les araignées avaient tissées avec amour pour elle. Sur chaque aile, les araignées avaient tissé les écailles chatoyantes des papillons, venus commander le travail, et leur soie précieuse. L’ensemble adopta immédiatement les jolies épaules de la douce Leptidoptéra. Les oiseaux vinrent consolider l’attachement aux épaules grâce à quelques plumes duveteuses.

 

Alors, tandis que toute la nature se mettait à chanter l’évènement, la belle Leptidoptéra ouvrit ses bras, battit des ailes et lentement, elle survola le monde qui lui avait donné naissance.

 



Depuis, on appelle les papillons : Les Lépidoptères. Cette expression vient du grec Lépidos qui veut dire écailles (comme les écailles de soie qui donnent la couleur aux ailes des papillons) et ptéros qui signifie aile.

 

Maridan Gyres 8/07/2014



08/07/2014
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