Maridan-Gyres

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La fée couturière

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Illustration de mon amie http://aqua-reve-francoise.blog4ever.com/

 

Ce soir, c’est la fête au bois joli. Toutes les fées ont bien travaillé cette année, alors une fois leurs travaux terminés, elles se sont ruées chez la fée couturière pour avoir une jolie robe.

Franquella pensait en avoir terminé avec ses clientes, car il est tard et sa robe n’est pas encore terminée. Déjà une heure qu’elle peaufine sa propre toilette. Lulu, le papillon rose lui a demandé de lui fabriquer une jolie paire d’ailes bleues irisées. Elle l’aime bien, alors, elle l’a fait avec plaisir. Pour la remercier, il lui a offert ses deux ailes roses. Ravie, elle s’est taillé une délicieuse petite robe courte qui met sa silhouette en valeur. Épuisée après cette longue journée de labeur, elle s’endort au milieu de ses bobines de fil.

 

Elle rêve qu’elle danse avec les lutins et qu’elle virevolte avec grâce parmi toutes les autres fées qui sont couvertes de couleurs chatoyantes. Sa robe sera une touche de sobriété parmi toutes ces couleurs criardes. Ce soir, songe-t-elle, je serai la reine du bal.

 

Elle se réveille en sursaut, car son miroir vient de tomber. Encore un peu étourdie, elle ouvre les yeux et voit la fée coquine qui s’admire dans sa jolie robe rose. L’autre chose qu’elle remarque, c’est que par chance, son miroir n’est pas cassé.

 

  • Oh que je suis jolie ! Merci, Franquella, tu es un amour, tu as deviné que je voulais du rose. Tu es formidable. J’avais peur d’arriver trop tard. Tu es vraiment une amie précieuse !

 

Avant que Franquella ait le temps de dire quoi que ce soit, la fée coquine s’envole avec sa jolie toilette en lui laissant une grosse poignée de poussière d’étoiles. Déçue, la petite fée verse une larme.

 

  • Me voici riche, mais je n’ai plus de toilette pour ce soir, et pas le plus petit coupon pour m’en refaire une. Tant pis, je n’irai pas au bal.

 

Le joli papillon bleu qui se rendait au bal pour faire admirer sa nouvelle parure entend les mots de sa petite amie et il en est tout attristé. La fête sans elle ne sera pas aussi belle. Il se rend aussi vite qu’il le peut chez la fée Mélusine pour lui raconter la mésaventure de son amie.

 

  • Et bien mon tout beau, que me vaut le plaisir de ta visite avant la fête ? Tu ne vas pas au bal ? Montre-moi tes jolies ailes, tu en as changé !
  • Oui, j’ai changé mes ailes, et c’est un peu à cause de cela que je viens te voir. J’aimerai beaucoup aller au bal, mais sans Franquella, la fête ne sera pas pareille. Elle a beaucoup travaillé pour nous tous. Si bien, qu’à présent, elle n’a plus de temps pour se créer une toilette et quand bien même, elle aurait réussi à faire vite, il ne lui reste plus un seul coupon de tissu. Alors, je suis très triste, je trouve cela injuste pour elle.
  • Tu as raison joli papillon, à quoi pensais-tu en venant me voir ?
  • Je suis venu t’offrir mon vœu pour que tu l’aides.
  • C’est très généreux de ta part, mais tu sais que tu ne pourras plus m’appeler en cas de besoin. Es-tu prêt à courir ce risque ?
  • Oui, sans hésiter. Tu sais, je n’ai qu’un jour à vivre, alors je veux le terminer avec tous mes amis. Et cette nuit ne sera pas si belle, si Franquella n’est pas avec moi.
  • Soit ! Alors je vais aller lui offrir une jolie robe pour ce soir. Et comme tu as eu un cœur généreux, je prolonge ta vie d’une nouvelle journée. Ainsi Franquella et toi, vous aurez plus de temps à passer tous les deux. Allez tu files à la fête et moi, je vais chercher ton amie.

Mélusine prend sa baguette magique et elle se rend chez la fée couturière.

  • Bonsoir, Franquella, comment vas-tu ?

Franquella termine de ranger ses fils, ses boutons et ses dentelles. Puis elle prend son balai et finit sa journée par un vigoureux balayage.

 

  • Comme tu vois, je termine mon rangement, j’ai eu une grosse journée.
  • Je comprends ! Je me demandais pourquoi tu n’étais pas à la fête.
  • Je suis fatiguée. Et puis, il y aura d’autres fêtes.
  • Allons, ma jeune amie, je te connais, tu adores danser avec toutes tes amies. Viens te joindre à nous.
  • C’est impossible, Mélusine. Je n’ai pas eu le temps de me faire une robe et je n’ai plus le moindre bout de tissu pour en composer une rapidement. Les fées connaissent déjà toutes les robes que j’ai. Je ne veux pas les décevoir.

Mélusine tend sa baguette magique et Franquella s’élève dans les airs en tourbillonnant sur elle-même. Lorsqu’elle se retrouve à nouveau sur le sol, son regard croise son miroir qu’elle a redressé. Elle reste sans voix, la bouche ouverte en un cri muet.

  • Elle te plaît ?
  • Oh ! Mélusine, elle est magnifique. Elle me rend si jolie.
  • Tu es belle Franquella, et la robe n’a pas grand-chose à voir là-dedans. Tu te donnes tellement aux autres, qu’une fois de plus, tu t’es oubliée. Ton cœur est immense. Tu n’as pas osé dire à la fée coquine, qui a été bien imprudente en arrivant si tard, qu’elle te prenait TA robe. Heureusement, ton ami le papillon bleu m’a donné son vœu pour que je te vienne en aide.
  • Mélusine, il ne fallait pas accepter. Il a été trop généreux.
  • Ne t’inquiète pas. Pour le remercier, lui aussi, de son grand cœur, je lui ai laissé son vœu et en plus je lui ai donné une journée de vie en plus. Ainsi vous aurez du temps pour être ensemble.
  • Oh merci Mélusine, tu es un ange.
  • Non jeune amie, juste une fée. Aimes-tu ta jolie robe ?

Franquella remercie chaleureusement la bonne fée Mélusine. La robe qu’elle porte est d’une blancheur immaculée. Son bustier est parsemé de perles de rosée et de poussière d’étoiles qui brillent de mille feux. Le tissu est si léger qu’il virevolte autour d’elle à chaque pas. Lorsqu’elle arrive au bal avec Mélusine, après quelques secondes de silence, toutes les fées l’acclament et les papillons viennent danser autour d’elle.

La fête a duré toute la nuit. Au petit matin, les fées ont regagné leurs logis et Franquella est rentrée épuisée, mais très heureuse. Grâce à leurs cœurs généreux, son ami papillon et elle ont été récompensés. Dans quelques heures, le papillon bleu reviendra afin de passer sa dernière journée avec elle. Mais pour l’instant, elle doit dormir. Le reste c’est une autre histoire

 

Maridan 12/07/2015



13/07/2015
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