Maridan-Gyres

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Guismotte, une fée peu aimable 2/10

 

1er épisode ; http://maridan-gyres.blog4ever.com/guismotte-une-fee-pas-banale

 

« Ça ne va pas la tête, tu veux déchirer ma robe ou quoi! Non, mais alors !» Interloquée Amarande lui sourit.

« Mais non petite, je suis désolée, simplement je voulais te soulever sans te réveiller. »

« Et alors, cela t’ennuie que je dorme ? Ces humains sont incroyables, ils se croient tout permis. Ton lourdaud de mari a coupé mon cèpe avec son couteau et voilà que tu souilles ma jolie robe avec tes vilains doigts de sauvage. »

 

« Mais enfin, ce n’est pas vrai, je n’ai pas sali ta robe »

« Mais si, enfin tu es aveugle ou quoi ? Cette robe a été faite dans les ailes d’un papillon, c’est incroyablement fragile et demain on verra l’empreinte de tes vilaines pattes dessus, elle est fichue et c’est de ta faute. »

La pauvre femme était confuse. Guismotte semblait très en colère et elle ne voyait pas comment consoler la petite fée de la perte de sa robe papillon.

« Si tu le veux, je t’en fabriquerai une autre, encore plus jolie »

« Encore heureux, répondit Guismotte d’un ton sec. C’est toi qui l’as abîmée, c’est justice que tu la remplaces. Malheureusement je n’ai pas entendu parler de papillons morts ces derniers jours alors où trouveras-tu le tissu nécessaire espèce de vilaine?»

Elfie qui avait suivi cet échange était consterné par la violence de Guismotte. Il voyait sa pauvre femme proche des larmes. Il s’approcha d’elle. « Ne pleure pas ma douce cela finira par s’arranger. »

Sa femme n’en était pas si sûre. Elle ne s’attendait pas à ce qu’une fée puisse être aussi désagréable. Guismotte s’envola jusqu’au buffet de la salle à manger. Arrivée là, elle se posa sur le toit du meuble.

« Ah et bien c’est du joli. Mais c’est dégoûtant chez vous, c’est un vrai nid à poussières, un Gorgalou n’y retrouverait pas ses petits. Où diable vais-je donc bien pouvoir me coucher pour dormir tranquille ? »

« Tu peux essayer le petit lit que je viens de fabriquer pour toi, il est dans notre chambre, ne bouge pas je vais le chercher. »

« Ah non alors, je viens avec toi, ici c’est vraiment trop sale. Tu t’occuperas du ménage demain. »

Arrivée dans sa chambre Amarande présente le coffret à Guismotte, elle est fière de son travail et pense que la petite va être très contente. Cela te convient-il ? La petite fée vole jusqu’au lit et soudain le miracle s’accomplit, elle sourit.

« Des roses, tu as mis des roses, je sens leur parfum, c’est formidable, j’adore les roses ce sont mes fleurs préférées. Et puis derrière je sens l’odeur de mes prés chéris. »

Et la voilà qui virevolte toute excitée autour du petit lit. C’est un vrai bonheur pour Amarande de voir la petite enfin heureuse. Elle commence à se détendre. Ce qui finalement avait très mal commencé à l’air de prendre une bonne tournure.

« Que veux-tu pour dîner ? »

« Je voudrais un peu de miel, quelques myrtilles et quelques gouttes de rosée du matin ».

Amarande est ravie de voir que la petite fée aime son lit.

« Vite Elfie va me chercher du miel et des myrtilles, je m’occupe de lui servir de l’eau douce.»

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Les voilà partis, tous les deux, chercher ce dont ils ont besoin pour nourrir leur petite invitée. Pendant ce temps Guismotte fait le tour de la maison. Elle n’aime pas beaucoup cet endroit. La demeure est sombre, vieille, poussiéreuse, les vitres fermées l’empêchent d’admirer sa chère forêt. Et puis tout est si grand ici, disproportionné par rapport à elle. Elle ne se sent pas à sa place.

Alors elle retourne à la chambre, et épuisée elle s’allonge sur le petit lit. Elle déplie la couverture pour s’en couvrir quand soudain elle remarque qu’à l’envers du satin blanc il y a une peau de lapin. Cela déclenche en elle un profond chagrin. C’est du lapin, ils ont tué un lapin pour en faire une couverture, elle est horrifiée.

Mais quelle horreur du coup même son petit lit qu’elle trouvait si joli lui fait horreur. Elle se pose sur la coiffeuse d’Elfie et désespérée, elle se met à pleurer. C’est ainsi qu’Amarande la trouve lorsqu’elle revient du village. Elle la voit assoupie près de sa brosse le visage souillé par les larmes qu’elle a versées. La pauvre femme est consternée, mais qu’est-ce qui a bien pu la mettre dans cet état. De peur qu’elle ait froid, elle va chercher la couverture et recouvre Guismotte. Quelques minutes plus tard Guismotte se réveille et repousse violemment la couverture, elle regarde Amarande et lui dit froidement ;

« Vous êtes des assassins, comment avez-vous pu tuer un si bel animal ? »

« Nous l’avons mangé. Depuis la nuit des temps, l’homme se nourrit des animaux qu’il chasse.» Tente d’expliquer la pauvre femme.

« C’est bien ce que je dis, vous êtes des sauvages ».

Le visage fermé Guismotte jette la couverture hors du lit.

« Avec quoi te protèges-tu du froid ? », demande Amarande. « Dis-le-moi »

« Lorsque l’hiver et les premiers frimas arrivent, je pars chez mes amis les lapins et je me blottis contre eux, ils sont toujours prêts à m’aider dans ces moments-là. Quelquefois ce sont les écureuils qui m’abritent dans leur nid. Il y a une grande solidarité dans la forêt. C’est une chose que les hommes ont oubliée depuis bien longtemps. D’autres fois je trouve un nid abandonné, il est plein du duvet des oisillons qui sont partis et cela me tient chaud également.»

 

À cet instant Elfie revient porteur du miel et des myrtilles, « viens vite petiote tu vas te régaler, je t’ai trouvé de jolis fruits et du miel de fleurs » dehors la nuit est tombée.

Guismotte vole vers la main d’Elfie, elle s’empare d’une myrtille. C’est drôle de voir ce petit fruit qui ramené à sa taille semble gros comme une citrouille. Elle sort de sa poche un petit tube qu’elle pique dans le fruit. Et là, la voilà qui aspire goulûment le jus du fruit. Après quelques instants passés à tirer ainsi le jus du fruit, elle demande à Elfie de déposer dans sa paume une goutte de miel. C’est amusant de la voir tremper son minuscule doigt dans la goutte et le lécher avec délice. Ces parents adoptifs prennent beaucoup de plaisir à la voir déjeuner ainsi. Soudain elle leur demande de l’eau.

« J’ai soif »

Amarande lui remplit un dé à coudre d’eau de source et le lui tend. Une fois de plus le dé ramené à sa taille semble un seau. Guismotte reprend son petit tube et elle aspire l’eau. Soudain son visage se crispe de colère.

« Ce n’est pas de la rosée, vous voulez m’empoisonner, je n’aime que la rosée, vos eaux sont impropres à la consommation d’une fée »

« Oh, mais non Guismotte, c’est de l’eau de source, je pensais que cela serait pareil à la rosée. Il n’y aura pas de rosée avant demain matin. Il est tard à présent comment pourrions-nous trouver de la rosée. » 

Soudain Guismotte s’effondre. Elfie et Amarande se précipitent, mais rien n’y fait, elle semble, dans le coma, ils n’osent pas la toucher de peur de la blesser.

fée

 

La suite demain... http://maridan-gyres.blog4ever.com/guismotte-310



05/09/2014
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