Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

J'en appelle à l'amour


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Illustration : Lee Jeffries

 

Je te vois, toi, dissimulé sous ton carton

Tu es là, assis, tes genoux sous le menton

Tu te caches pour ne pas qu’on te voit

Ton pauvre corps tremble de froid

Et tous, indifférents, ils passent près de toi

Mais ils ne te regardent pas

Pourtant, s’ils levaient les yeux vers toi,

Et osaient affronter ton regard si bleu,

Ils y verraient toute la beauté du monde

Car à vivre dans la rue, si loin d’eux

On voit bien les artifices des élus à la faconde

Si aisée, qu’ils rejettent sur vous

La vindicte populaire des fous.

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Illustration : Lee Jeffries

 

 

Il y a toi aussi, belle de nuit

Attachée à ce bout de trottoir

Les badauds passent et te sourient

Ignorant tout de ton désespoir

Quels chemins t’ont conduite ici

Pour satisfaire leur bon vouloir

Je te vois belle âme en peine

Et je prie pour qu’un beau jour vienne

Et que la paix revenue

Tu n’aies plus à te mettre nue

 

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Illustration :  Enfant de la jungle de Calais

 

 

Un peu plus loin, toi le petit être fragile

Traqué et abandonné parmi les loups

Par un état tristement imbécile

Et dont tout le monde se fou

Tu te débats et hurle en silence

Pendant que des nantis à grosse panse

Manœuvrent et agissent pour abuser de toi

Pourquoi personne n’essaie-t-il de te sortir de là ?

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Illustration : Maridan Gyres

 

L’horreur n’a pas de frontière

Et vous tous les damnés de la terre

Vous êtes légions à fuir la misère.

Quand enfin, vous arrivez chez nous

Pays de cocagne, chanté un peu partout

Vous êtes la proie des sots et des fous

Qui ensemble hurlent et sonnent l’hallali

Et je vous vois, pauvres hères à l’agonie

Et peu à peu, je suis envahie par la honte

Dans mon pays, autrefois, source de lumière

Où peu à peu le racisme et l’intolérance montent

Portés par des hystériques en colère.

 

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Illustration :  les meilleures amies

 

 

En un cri, j’en appelle à l’amour

A cette force qui fait de nous des humains,

Pour qu’enfin nous prenions de cours,

Les pourvoyeurs de rage, les assassins

Nous avons en nous le pouvoir

De dire non à la haine, à la manipulation

De dire oui, à la communion

Car de tous temps l’union à fait la force

Soyons des chênes à belle écorce

Etendons nos cœurs en des parapluies

De clémence et d’harmonie

Femmes et hommes de tous pays

Joignez vos mains et bâtissons ainsi tous unis

 

Maridan 1/03/2019

 

 



01/03/2019
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