Maridan-Gyres

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Le chemin

Le chemin

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Ce matin, je suis partie me promener sur ce chemin de campagne que j’affectionne tant. Ce n’est pourtant qu’un petit chemin de terre, perdu au milieu de nulle part. Mais ce chemin c’est ma porte d’entrée au paradis. Il est étroit, en son centre un tapis d’herbe grasse semble me dire :

« Tu vois, si vous ne passiez pas par-là, la nature reprendrait ses droits et, je me recouvrirais d’un joli manteau vert. Mais vous, les hommes, il vous faut laisser votre marque partout. Alors, vois comme vous avez abimé mes bords. »

Je vois, en effet, les traces laissées par les roues des voitures et avant elles, des carrioles de paysans qui empruntaient déjà ce chemin au siècle dernier. Tandis que je chemine tranquillement, mon regard, soudain, est attiré par une drôle de potiche. Je me demande ce qu’elle fait là. Elle est brisée, abimée, mais malgré son délabrement, elle a du charme. Bien que je la trouve jolie et attendrissante, par les histoires qu’elle fait naître en moi, je la repose et la mets de côté sur les abords du chemin. Qui sait ? Elle pourrait séduire un autre passant. Je reprends ma route, le soleil brille, çà et là, de jolies fleurs accompagnent ma promenade. Tantôt des coquelicots, quelques pissenlits, de minuscules pâquerettes. J’ai la chance d’être sur un chemin peu fréquenté. Quelle n’est pas ma surprise, quand quelque temps plus tard, je trouve une clef ! Une jolie clef. On dirait qu’elle ouvre la porte d’une vieille demeure. Car aujourd’hui, les clefs ne ressemblent plus à cela. Elle me plaît, alors je la ramasse et la glisse dans ma poche.

 

J’arrive enfin au petit bois. Lorsque je pénètre à l’intérieur, la température chute immédiatement de plusieurs degrés. J’aime la fraicheur qui règne en ces lieux. Il y a là, des chênes, des marronniers, des bouleaux. Ce bois est beau. De nombreuses fougères font comme une dentelle au bord du chemin. À l’automne, j’aime venir y ramasser des champignons. En octobre, ce sont les marrons et les noix. Il y a là, un joli ruisseau où autrefois, je venais ramasser les écrevisses. Hélas ! La pollution est passée par là. Il n’y a plus d’écrevisses en ces eaux-là !

 

J’aime ce bois, cependant je finis par en sortir. Comme toutes choses, il ne faut pas en abuser. À l’intérieur, les vipères guettent les imprudents. Un peu plus loin sur le chemin se trouve un lac magnifique où j’aime me baigner aux heures les plus chaudes de l’été. Ses abords sont encore sauvages. Les touristes ne connaissent pas ce lieu préservé et c’est tant mieux. Après un après-midi passé à me baigner, je reprends le chemin du retour. Tiens, c’est curieux ! Je remarque pour la première fois ce drôle de mur en pierres. Il faut dire qu’il est bien dissimulé derrière ces ronces qui le cachent.

 

Mais que cachent-elles en réalité ? Curieuse, je dégage un passage et prudemment, je me hisse sur le muret. Ce que je vois derrière est magnifique. Mais c’est un secret. Seuls les initiés savent ce que cache ce mur. Pardonnez-moi, mais pour y revenir, il me faut garder le secret.

Maridan 8/02/2014


08/02/2014
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