Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Je t'aime

Au commencement, je vivais retranchée des risques extérieurs les barrières que j'avais érigées année après année s'étaient consolidées en une épaisse muraille qui me protégeait des assauts venus du dehors.

 

Puis tes mots l'un après l'autre sont venus en joyeuse farandole, ils se sont enroulés, tressés tout autour de ce mur. À la manière d'une vigne vierge, ils se sont introduits dans les micros fissures qui jalonnaient cette enceinte.

 

L'un d'eux, lequel était-ce, je ne m'en souviens plus, a passé ce barrage et a surgi de l'autre côté. Il a creusé un passage par lequel tout un discours s'est engagé. Dieux du ciel, quelle cruelle ironie, quelle magie dirigent tous ces mots, par quels mécanismes le verbe peut-il engendrer une telle ferveur, le cœur bat plus vite, les jambes fléchissent, la gorge se noue, et le corps tremble.

 

Des peuples se lèvent à la force d'un discours, une femme ne peut que se briser sur les mots de son amour. La voix, murmure incessant, lance une litanie qui s'infiltre à la manière d'une eau de pluie sur une terre trop longtemps asséchée. Les graines ainsi fécondées se mettent à germer et c'est tout un monde qui s'ouvre à la vie.

 

Je me laisse bercer par cette musique qui m'enchante et m'enivre, à la manière d'un vin liquoreux, c'est doux et chaud comme un jurançon. Mes idées se brouillent et s'embrouillent et se laissent bercer par cette mélodie qui m'enveloppe et me borde à la manière d'une main de mère qui au soir couche son enfant et pose sur sa joue, le soir venu, une caresse fugitive. L'enfant s'endort porteur des promesses de cette caresse, sa nuit sera peuplée de jolis rêves.

 

ilustration :  main-visage dailygeekshow.com

 

Main soleil, main astre brûlant, main rivière et rafraîchissante sur un front brûlé par tant de pensées éclatées. Main caressante sur une irritation non maîtrisée, main câlinante sur un corps offert et ouvert au désir. Main menaçante et se muant en promesse. Équivoque et harmonieuse, rude et persuasive, main qui ordonne et commande. Main qui enchante et enchaîne, qui caresse et qui brise, qui immobilise et fait danser, qui dompte et rudoie avant de se défaire dans la tendresse d'une main qui s'apitoie. Main bête hurlante, à l'assaut de fleuves souterrains, qui navigue et explore avant de se perdre en des profondeurs insoupçonnées. Main conquérante et farouche qu'aucun obstacle n'arrête, main ignorante qui se fourvoie aux détours de chemin où elle se perd. Un jour, ta main s'est tendue pour que je prenne vie, pour que je prenne feu, cette main m'a prise et désormais je ne vis qu'en elle. C'est ta main, et lorsque je la tiens, je crois te détenir tout entier.

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Tu clos tes paupières, tu sembles si faible soudain, je te regarde dormir, je te respire, je suis attentive au souffle qui s'échappe de tes lèvres. J'ai l'espoir que tu rêves à nous à moi à nos étreintes à nos échanges. Tu es beau lorsque tu te livres ainsi à ma curiosité et à ma convoitise. C'est l'un des rares moments où je te vois faible et démunis, dévoué à ma volonté, le seul instant où je me crois un vrai pouvoir sur toi, celui de t'aimer encore et encore, celui de t'éveiller sous le feu de mes caresses. Celui aussi de ne rien faire d'autre que te regarder et t'aimer si intensément que la douleur de cet amour me dévore, me crucifie et me déchire le cœur.

 

 Peut-on vraiment aimer comme je t'aime, suis-je encore consciente ou cet amour n'est-il que le reflet de mon aliénation mentale qui fait de moi l'objet d'une longue agonie dont la seule issue est la mort. Toutes ces pensées vont et viennent m'habitent et me tourmentent sans cesse, elles se bousculent s'entrechoquent au fin fond de ma tête. Comment ton visage assoupi et empreint de cette innocence lié au sommeil peut-il provoquer en moi ces images apocalyptiques  ?

 

J'aime tout de toi, jusqu'aux poils qui recouvrent tout ton corps, ils sont là dressés sur ta poitrine, ils ont la douceur d'un duvet d'oie et j'aimerais laisser ma tête reposer là des journées durant. À travers ma joue, c'est toute la chaleur de ton corps qui se communique à moi. Ces poils qui t'habillent aussi surement qu'un vêtement, ils sont la parure de ton corps, ils ont la noirceur de l'ébène et se heurtent à la blancheur laiteuse de ma peau. Tu en as partout, j'aime y promener mes doigts, mes mains se noient en eux, je découvre des sentiers connus de moi seule, j'explore tes monts et tes vaux, disséminant sur les chemins de ma passion des constellations de baisers. Je navigue en ta forêt comme Ondine en ses eaux. Je te respire et me renouvelle. Lorsque tu es là, j'habite plus longuement le lit où tu me retiens. Il y a par instant des éclats dans tes yeux qui me bouleversent, j'y vois des appels silencieux que je ne comprends pas toujours. J'aimerais inscrire sur ton visage la certitude de mon amour, pour qu'à aucun moment le doute ne vienne troubler ton regard.

 

Mes amis me disent souvent qu'ils aimeraient que leurs femmes parlent d'eux comme je parle de toi, comment pourraient-ils comprendre? Ils chassent en permanence, se dispersent, se divisent, tu es à moi à moi seule, comme je ne suis qu'à toi. Cette certitude nous aliène l'un à l'autre, plus fort que toute déclaration, que tout serment, tu es mon élixir de vie, ma passion, mon amour, mon meilleur ami, et mon plus grand copain. Tu es ma consolation lorsque je suis mal, ma punition lorsque je m'apitoie sur moi même, ma récompense lorsque je m'améliore, le sais-tu mon ange adoré, faut-il que je te l'écrive………………….

 

Je t'aime, I love you, Ich liebe dich, et surtout Maridan…………….



17/10/2014
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