Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Un ours bien sympathique

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Mille mercis à Anita qui m'a offert cette création qui a donné naissance à ce conte. Son blog  :

http://l-univers-anitagc-creations.blog4ever.com/

 

Ce soir, Isabella, la fée papillon, donne un cours à deux petites fées. Ana, la musicienne et Anabella la bibliothécaire.

Si la petite Ana est attentive – elle a délaissé sa chère guitare – et écoute sagement Isabella, Anabella, de son côté, n’écoute rien et continue à lire avec obstination le gros ouvrage qu’elle a sur les genoux. Tous les efforts de son amie ne servent à rien, impossible de lui faire lever le nez de son gros ouvrage.

Mais voici que soudain, une petite voix s’élève !

  • Regarde ! Tu as une étoile au bout du doigt.

Ana, étonnée regarde autour d’elle pour savoir qui a parlé, car elle ne reconnaît pas cette voix. Quelle n’est pas sa surprise en voyant son nounours en peluche les yeux et les bras levés vers le ciel. Elle ne l’a pas mis dans cette position…

  • C’est toi qui as parlé ?
  • Qui veux-tu que ce soit ? Ta copine s’est statufiée sur son livre, quant à tac fée papillon, regarde, elle ne bouge plus.

Ana tourne son regard vers les deux fées. Son institutrice et son amie sont effectivement toutes les deux immobiles et semblent même, ne plus respirer. Même l’étoile qu’elle s’apprêtait à toucher, alors qu’elle brillait de mille feux, ne scintille plus. Elle est là, elle aussi, totalement figée au bout de la baguette magique d’Isabella.

Ana tente, comme elle peut de réanimer la fée papillon, mais sans succès. Même l’étoile, qu’elle essaie de pousser, résiste et ne bouge pas d’un millimètre.

  • Cela ne sert à rien, alors tu cesses tes bêtises !
  • Que leur as-tu fait ? Pourquoi, ne puis-je pas les réveiller ?
  • Parce que moi, je suis vivant.
  • Et alors ?
  • Alors, quand le croissant de lune brille comme ce soir, et que les fées n’obéissent plus, alors les jouets prennent vie.
  • Je n’ai jamais entendu dire cela !
  • Bien évidemment ! Tu ne crois tout de même pas que je mens ! Isabella, tout comme Mélusine, ne vont pas s’amuser à vous dire comment vous débarrasser d’elles !
  • Mais c’est affreux !
  • Mais non, il faut bien que de temps en temps, nous aussi, nous puissions nous amuser. Tu sais, vous n’êtes pas très sympathiques avec nous. On nous bat, on nous maltraite, on nous salit et que sais-je encore. Si tu savais combien d’entre nous se retrouvent avec un œil, un bras, une jambe en moins. Et ce n’est pas le pire. J’ai vu de nombreux amis partir à la poubelle, parce que les enfants avaient usé leur fourrure. Dès qu’on a fini de vous plaire, on nous jette dans la benne à ordures.
  • C’est faux ! Moi j’ai toujours mon vieux nounours. Il dort sur mon lit toute la journée et le soir je m’endors avec lui. Il a ses deux yeux, ses deux jambes et ses deux bras.
  • Tu parles, la belle affaire ! Ses yeux sont de vieux boutons. Tu l’as tellement pelé qu’on voit la trame de son corps. Et plus jamais, tu ne lui fais des câlins.
  • Tu dis des bêtises. Tous les soirs, je le prends dans mes bras et il dort avec moi. C’est maman qui a voulu t’acheter, car elle avait honte quand je me promenais avec lui dans les rues. Moi je voulais garder mon Titi.
  • Titi ! C’est ridicule ce nom. Moi c’est Grégoire, alors cesse de m’appeler Greg, j’ai horreur de ce diminutif. Quant à Tony, il préfère surement que tu lui gardes son nom.
  • Tu n’es pas gentil ! Réveille mes amies à présent.
  • Pas question ! Je suis trop content de pouvoir me balader librement.

Et voilà Grégoire qui se lève et qui s’éloigne rapidement d’un pas énergique. Catastrophée Ana le suit en courant. Elle ignore comment, mais elle sait que cet ours doit se rendormir pour que ses amies s’éveillent.

  • Dis-moi comment aider mes amies.
  • Pas question ! Fiche-moi la paix !

Désespérée Ana rentre chez elle en pleurant. Tout le royaume des fées semble plongé dans un profond sommeil. Pas le plus petit cri d’oiseau, le moindre bruissement de feuille et pire que tout, pas une fée en vol…

La forêt du bois joli semble morte. Les larmes ne cessent de couler sur son beau visage. Elle prend Tony dans ses bras et lui chuchote des mots doux.

  • Tu le sais toi, que je t’aime et que je n’aimerais jamais un autre ours que toi.

Épuisée, elle finit par s’endormir le visage baigné de larmes sur le corps vieillissant de son cher ours. Au petit matin, lorsque Ana ouvre ses yeux. Deux beaux yeux bruns la contemplent avec adoration.

  • Bonjour Ana. Tu as raison, je sais que tu m’aimes. Tu me le prouves chaque soir en me prenant dans tes bras.
  • Oh, mon Titi, je suis si heureuse de te voir vivant. Pardon, je devrais dire Tony.
  • Non, j’aime que tu me donnes le diminutif de Titi. Allons, sèche tes larmes et mène-moi au bois joli, je vais t’aider à réveiller tes amies.
  • Mais toi, tu te rendormiras, j’aimerais passer un peu de temps avec toi.
  • Bon, alors je te propose un marché. Nous passons la matinée ensemble et ensuite nous partons réveiller tes amies. Tu sais les fées sont responsables du bien-être du monde végétal, il ne faut surtout pas les laisser dormir trop longtemps.
  • Tu as raison, je ne suis pas raisonnable, mais je suis si contente de te voir vivant. Et puis tu as de jolis yeux quand tu es vivant. Maman n’a pas voulu m’offrir des yeux en perles, elle m’a dit que tu étais trop vieux.
  • Ne sois pas triste, je les aime bien les jolis boutons que tu as mis pour mes yeux. Et puis j’aime beaucoup le pyjama que tu as cousu pour moi. Il est plein d’amour.
  • Oh, mon Titi, je t’aime fort.
  • Je sais ma petite amie, allez viens, allons nous promener.

 

Ravie Ana a passé toute la matinée avec son ourson chéri. Comme tout le monde dormait, personne ne l’a empêché de sortir son vieux nounours de la maison.

 

À midi, ils rejoignent le bois joli. L’ours n’est pas revenu. Alors Titi touche de sa patte la fée papillon qui s’éveille. Aussitôt tout le bois reprend vie et Titi se rendort. Quand Isabella voit les larmes d’Ana, elle s’étonne et la petite fée lui raconte tout.

  • Tu as là un ours bien courageux et qui doit beaucoup t’aimer. Le réveil des jouets est très rare et nous devons cet évènement à Anabella qui n’a pas obéi. Elle sera punie pour sa désobéissance. Quant à toi, je te donne ta journée. Je vois à tes yeux que tu as versé beaucoup de larmes. Je dois voir Mélusine, pour lui raconter cette mésaventure.

 

Ana est rentrée chez elle où sa maman s’est emportée quand elle l’a vu serrer son ours dans ses bras.

 

  • Tu as sorti cette horreur, je vais mourir de honte. File dans ta chambre.

Ana monte dans sa chambre, ravie de se retrouver avec son vieux compagnon.

  • Ne t’en fais pas, tu restes mon Titi d’amour.
  • Et c’est tant mieux ! De surprise, Ana a lâché son ours.
  • Mais tu es encore vivant ?
  • Et oui c’est le cadeau de Mélusine pour vous avoir aidé. À partir d’aujourd’hui, chaque fois que nous serons seuls dans ta chambre, je reprendrai vie.
  • Oh merci, mille fois merci Mélusine.

Et c’est ainsi que la petite fée Ana a grandi avec son copain Titi. Aujourd’hui, c’est une bien vieille fée, mais son ami est toujours avec elle et lorsqu’elle partira, elle ne sera pas seule. L’amitié et l’amour sont des sentiments qui enrichissent ceux qui les partagent. Alors, tout comme Ana n’hésitez pas à clamer haut et fort votre amour à ceux que vous aimez. Il arrive toujours un jour où il est trop tard pour le faire.

 

Maridan 12/07/2015



12/07/2015
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