Maridan-Gyres

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L'enfant joue

L’enfant joue avec son ballon rouge, seul il avance, oubliant sa maison, il ne se retourne pas et continue à avancer, suivant le ballon qui le guide à travers la ville.

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Pendant ce temps sa mère s’interroge : « se contempler dans le miroir ou regarder le monde ! » Où ces mots l’entrainent-ils, tandis que son fils s’éloigne. Elle devrait le surveiller ; l’enfant n’a pas six ans. Quel genre de mère est-elle ?

 

Le petit quant à lui continue son chemin, il est si beau son ballon et à chaque fois qu’il choute dedans il rebondit arrachant des cris de joie à l’enfant.

 

Soudain l’enfant est stoppé par une image sinistre. Un bel orang outang le regarde. Ses yeux sont chargés du désespoir de l’animal qui sait que sa chère forêt va disparaître. Pour le minot qui ne sait pas encore lire, cela semble si évident. Lui connait ce regard, il l’a vu si souvent dans les yeux de sa mère. A présent, il voudrait bien qu’elle le rassure. Son ballon ne l’amuse plus. En voulant le ramasser, il tombe dans un trou et s’écorche le genou. Il pleure. « Maman ! »

Mais sa mère n’est pas là, elle ne l’entend pas. Le petit à travers ses larmes regarde le grand singe qui semble lui dire n’aies pas peur maman va venir. Derrière lui, des arbres sont tombés révélant une terre ocre chargée d’eau boueuse. La nature derrière le grand singe ne le fait pas vibrer.

Il a de plus en plus peur, tandis que dehors le soleil se couche. Sa mère à deux kilomètres de là est partie posée un disque sur sa chaine hifi. Quand elle va mal, elle aime ranimer l’étincelle  de la vie en écoutant des mélodies qui lui soignent le cœur et l’âme. Alors, tandis qu’une chanson s’élève au milieu de la nuit elle se rappelle son enfance. Elle a été une enfant perdue. C’est un livre qui lui avait rendu l’espoir. « l’enfant martyr vaincra son bourreau ». Ce livre lui avait sauvé la vie. Il racontait comment une petite fille avait réussi à échapper à son bourreau en faisant semblant de se plier à ses volontés. Et tandis que ses souvenirs obscurs remontent à la surface, la nuit est totalement tombée.

 

Dehors l’enfant pleure toujours, personne n’est dans la rue à cette heure et voilà que la pluie se met à tomber, aggravant le chagrin du petit homme qui commence à avoir froid.

 

Sa mère sort enfin de ses tristes pensées. Elle remarque enfin que le soleil s’est couché.

Mon dieu Dimitri ! Où est mon fils. Affolée elle quitte sa maison, cherche l’enfant autour de chez elle.

« Dimitri ! Dimitri ! »

Mon dieu, où son enfant est-il parti. Elle se rappelle le beau ballon rouge. Il a dû le suivre. Elle regarde la route. Elle habite à proximité de l’autoroute. Heureusement, sur la route des vacances les voitures roulent lentement. Elle se dit que si quelqu’un a vu son fils, il l’a peut-être emmené chez les gendarmes. Alors elle rentre, appelle la gendarmerie, la police et même les pompiers. Les rêves qui la tourmentent à présent la renvoient dans ses cauchemars enfantins derrière l’épaisse  muraille de ses souvenirs. Comment a-t-elle pu laisser son fils ainsi ? Sans surveillance. Elle ne se pardonnera pas cette erreur.

 

Une heure plus tard c’est une mère écroulée de chagrin qui voit les gendarmes lui ramener son petit poulbot. Lui, il est tout content. C’est un camion de pompiers qui l’a ramassé. Il est fou de joie. Saute au cou de sa mère et lui raconte comment un grand singe l’a rassuré avant que les pompiers le ramasse. Elle le serre à l’étouffer sans cesser de lui répéter qu’elle l’aime.

 

Maridan 22/07/2013



04/08/2014
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