Maridan-Gyres

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L'amitié

L’amitié

 

Le grand mot est lâché. Mais qu’est-ce donc que l’amitié ? Je pourrais vous parler d’amitiés célèbres qui ont inondé mes littératures. Mais non, je vous parlerai de mes amitiés à moi. Sans doute, ne suis-je pas faite pour avoir des amis ! Je leur en demande trop. Ou plus sûrement, j’attends trop d’elles.

 

Car j’ai un problème, je ne sais pas aimer à moitié. Lorsque je tombe en amitié, et ce n’est pas une figure de style, je donne tout. Il y a bien longtemps que j’ai compris que c’était une folie sans nom. Mais rien à faire ! J’ai beau savoir que cela finira de la même manière, peut m’importe, je fonce et je me rétame le museau sur mes chimères.

 

J’en ai donc déduit que le problème vient de moi et de mes aspirations stupides. Pourtant j’ai tout réduit ! Si, si, je suis devenue une amie au rabais. Ainsi :

  • pour ne pas déranger, je ne vais pas appeler plus d’une fois par semaine.
  • Pour être discrète, je ne vais pas questionner. J’attends patiemment que la personne que j’ai prise en amitié se confie. Quelques fois, cela arrive, et je me mets en position d’écoute, évitant d’interrompre la personne qui parle. Mais d’autre, rien ne vient.
  • Pour ne pas être envahissante, je reste en retrait évitant de demander sans cesse à l’autre : « quand est-ce que je te revois ? »
  • Pour éviter de saouler, je ne vais plus parler de mes problèmes, des douleurs qui me brisent le corps, ou des ennuis que chacun d’entre nous traverse.

En fait, à trop vouloir me préserver et préserver mes amis, je suis devenue légère. Si légère que je ne pèse plus, je ne laisse plus trace, ni dans leurs têtes, ni dans les cœurs. Je disparais.

 

Le pire, voyez-vous, c’est que je commence à prendre du plaisir dans cette solitude où mes nombreux amis m’ont plongé. Je n’ai plus envie d’essayer. Il y a encore autour de moi, quelques belles personnes avec qui j’aimerais tenter l’aventure, mais à chaque fois je fonce dans un mur. Je crois que mon amitié épuise, même légère, presque diaphane, elle est encore trop lourde de tout ce qu’elle ne dit pas, ne demande pas.

 

Les uns après les autres, ils s’éloignent, et moi qui donne mon amitié de manière éternelle, je me dilate dans le néant. Je me dilue dans des cœurs qui n’en ont cure et qui finalement continuent leurs chemins loin de mes divagations morbides.

 

Alors à quoi bon l’amitié ? J’ai choisi, des relations plus légères. Elles n’en sont pas moins riches, bien au contraire. L’avantage, c’est que les instants qu’elles m’offrent sont riches de sens, de cœur et d’instants d’amitié précieux à mes yeux. Bien au-delà de tout ce qui n’est qu’apparence et futilité, elles sont les médicaments de mon âme blessée.

 

Alors à vous tous, mes amis d’écriture, un grand merci pour nos instants de partage si riches, si féconds et si doux à mon cœur. Je vous aime.

 

Marie



20/11/2013
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